Les modèles de fermes

Les fermes agricoles selon leurs orientations d’exploitations.

La ferme agropastorale.

Une ferme agropastorale est une ferme qui adopte une pratique agricole qui consiste à associer l’élevage et l’agriculture. Cela peut se faire sur un même terrain par un système de rotation de cultures et de pâturages pour optimiser l’utilisation des terres et des ressources (Par exemple, les cultures peuvent être cultivées dans une partie du terrain tandis que les animaux pâturent dans une autre partie, et cette configuration peut être inversée l’année suivante).

Cette pratique permet de maximiser l’utilisation des ressources naturelles et de fournir des avantages économiques, environnementaux et sociaux.C’est le cas des vastes fermes dont les animaux sont en semi claustration avec des déplacements libres et limités à l’intérieur de la ferme ou quelque fois hors de la ferme. Les cultures (fourrage, céréales…) peuvent également être utilisées pour nourrir les animaux, réduisant ainsi les coûts d’achat des aliments. En d’autres termes, les terres sont utilisées pour l’élevage des animaux ainsi que pour la production de cultures telles que les céréales, les légumineuses et les fruits… Les animaux fournissent des engrais naturels pour les cultures, tandis que les cultures fournissent des aliments pour les Hommes et les animaux.

L’agropastoralisme est particulièrement important dans les zones semi-arides où les terres sont limitées.

Les avantages de l’agropastoralisme sont nombreux. En plus de produire des aliments pour les humains et les animaux, cette méthode de production peut contribuer à la régénération des sols et des ressources naturelles, ainsi qu’à la conservation de la biodiversité.

Cependant, l’agropastoralisme peut également présenter des défis, tels que la concurrence pour les ressources limitées entre les cultures et les animaux, ainsi que la pression sur les terres qui peut entraîner une dégradation de l’environnement. Une gestion appropriée des ressources naturelles est donc essentielle pour assurer la durabilité de l’agropastoralisme.

La Ferme agroécologique.

L’écologie est le nouveau mode d’exploitation qui concilie l’exploitation des cultures et des animaux dans un environnement sans pour autant détruire celui-ci.

L’agroécologie est une approche de l’agriculture qui se concentre sur la production d’aliments en utilisant des pratiques durables qui maintiennent ou améliorent la santé des sols, des écosystèmes et des Hommes. Elle se base sur des principes écologiques pour concevoir et gérer des systèmes agricoles productifs, résilients et économes en ressources.

Elle s’appuie sur des pratiques agricoles telles que la rotation des cultures, l’utilisation d’engrais naturels, la gestion de la biodiversité et la protection de la qualité de l’eau et des sols.

L’agroécologie intègre une variété de pratiques agricoles telles que la conservation des sols, la gestion de l’eau, la diversification des cultures, l’utilisation d’engrais organiques, la gestion de la biodiversité, la rotation des cultures, l’agroforesterie et l’élevage intégré.

L’agroécologie met également l’accent sur l’importance des connaissances et de la participation des communautés locales dans la gestion des ressources naturelles et de la production alimentaire. Elle favorise la collaboration entre les agriculteurs, les chercheurs, les consommateurs et les décideurs politiques pour trouver des solutions durables aux problèmes agricoles.

L’agroécologie est souvent présentée comme une alternative à l’agriculture industrielle, qui utilise des méthodes intensives et utilise souvent des produits chimiques pour augmenter les rendements. L’agroécologie, en revanche, encourage l’utilisation de méthodes naturelles pour maintenir la santé des sols et des écosystèmes, tout en produisant des aliments nutritifs et de qualité.

L’objectif principal de l’agroécologie est de produire des aliments sains et nutritifs de manière durable tout en réduisant les impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement et les communautés locales. Elle peut également aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre le changement climatique en stockant du carbone dans les sols.

L’agroécologie est une approche holistique qui prend en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques de l’agriculture, et elle est souvent pratiquée par des agriculteurs familiaux et des communautés locales. Elle peut également être utilisée pour améliorer la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté rurale et promouvoir le développement rural.

L’agroécologie est considérée comme un moyen de promouvoir la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté dans les communautés rurales, en améliorant la qualité de la production alimentaire et en augmentant la résilience des communautés face aux changements climatiques. Elle est également considérée comme un moyen de protéger l’environnement et la biodiversité.

En résumé, l’agroécologie est une approche de l’agriculture durable qui se concentre sur la production d’aliments en utilisant des pratiques écologiques, économiques et socialement responsables pour maintenir la santé des sols, des écosystèmes et des communautés.

Les pratiques agroécologiques

C’est un ensemble de techniques et de méthodes agricoles qui visent à promouvoir une production alimentaire durable en utilisant des pratiques respectueuses de l’environnement et l’économie des ressources. Voici quelques exemples de pratiques agroécologiques :

1. La diversification des cultures : planter plusieurs cultures différentes sur une même parcelle permet d’améliorer la biodiversité et de réduire les risques liés à la monoculture tels que les maladies et les attaques diverses ;
2. Rotation des cultures : alterner les cultures permet d’améliorer la fertilité des sols et les risques d’attaques fongiques. Elle permet également de réduire la pression des monocultures sur le sol, les risques de maladies et de ravageurs ;
3. Intégration de l’élevage : le mode opératoire dans le choix de production en combinant la production animale et végétal permet de réduire la dépendance aux engrais chimiques et aux aliments pour animaux, tout en améliorant la santé des sols.
4. L’agroforesterie : intégrer des arbres fruitiers de types fertilitaires permettant améliorer la structure organique du sol, régulant les infiltrations des eaux, favorisant la biodiversité ;
5. Conservation des sols : sur les terrains fortement dégradés par l’érosion, la pratique des techniques telles que l’utilisation des cordons pierreuses, des arbres fixateurs tels que les acacia nilotica, raddiana… permet d’améliorer le couvert végétal, la gestion de l’eau pour maintenir la santé des sols et améliorer leur fertilité ;
6. Utilisation d’engrais organiques : il s’agit d’utiliser des engrais naturels tels que le compost, le fumier et les déchets organiques pour nourrir les cultures et améliorer la qualité des sols. Les engrais organiques permettent d’améliorer la fertilité des sols, la réduction des usages de fertilisants chimiques et la réduction de la pollution de l’environnement ;
7. Gestion de la biodiversité : elle permet l’utilisation des prédateurs naturels (des insectes ou des oiseaux) et des plantes attractives des prédateurs (cotonnier…) pour contrôler les ravageurs des cultures et par ricochet, réduire l’utilisation de pesticides chimiques et protéger la biodiversité. En d’autres termes, connaitre et intégrer la présence d’une grande diversité d’espèces végétales et animales pour maintenir l’équilibre écologique et favoriser la pollinisation naturelle.

Ces pratiques agroécologiques peuvent être utilisées de manière intégrée pour promouvoir une production alimentaire durable et résiliente tout en réduisant les impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement tout en maintenant la santé des écosystèmes et des communautés locales.

P. Julien OUEDRAOGO
Directeur de publication
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Burkina Faso